C'est avec l'attentat du marathon de Boston en avril dernier que la presse a commencé à pointer du doigt le phénomène des cyber-enquêteurs, ces internautes, déjà fascinés par les faits-divers, qui jouent à rechercher des criminels via toutes les ressources qu'offrent aujourd'hui Internet.
Après l'explosion des deux bombes, un appel a été lancé par le FBI auprès des témoins de l'attentat pour récupérer toutes photos qui pourraient permettre d'identifier le ou les coupables. Cependant, les témoins n'ont pas fait que donner leurs photos : ils les ont accompagnées d'annotations personnelles. Telle personne porte un sac à dos ici et ne l'a plus ici, telle personne a l'air louche, telle personne a un sac à dos avec les mêmes motifs que celui dans lequel était dissimulé la bombe... Un genre de Où est Charlie un peu malsain. Certains suspects sont affublés de surnoms, afin de les identifier plus facilement dans les conversations : Blue Robe Guy, Backpack Bros, Mr Cardigan, 4Chan music man. Un tableau Excel a même été créé pour l'occasion, recensant ces différentes personnes.
C'est le début d'une véritable chasse aux sorcières, et un cauchemar pour ceux qui ont été accusés à tort par les internautes, car en fin de compte, les deux suspects officiels, identifiés le 18 avril grâce à des caméras de surveillance, n'étaient même pas cités dans la liste des internautes... Preuve qu'on se s'improvise pas enquêteur et qu'il faut garder à l'esprit que les criminels n'ont pas une marque au milieu du front.
Même après cette identification, les internautes persistent, à l'image de celui-ci, qui affirme : « Même si il n’est pas celui qui a fait ça, je garderais un œil sur lui. Il à l’air prêt à mordre. »
Ce procédé ne date pas de cette année puisque déjà en 2011 lors des émeutes de Londres et du reste de la Grande-Bretagne, les autorités avaient fait circuler des photos des émeutiers pour les identifier dans le cadre de l'opération "shop a looter", c'est-à-dire "dénoncez un pilleur". Un système aux airs de délation qui ne réjouit pas tout le monde.
De même, lors de l'affaire de la tuerie de Nantes, la communauté des internautes avait été sollicitée pour aider à retrouver Xavier Dupont de Ligonnès, notamment par notre bien-aimé Facebook.
Le zèle de ces Sherlock débutants est parfois un peu de trop, notamment lors de l'affaire du meurtre de Google Earth : une trainée de sang identifiée par les internautes n'était en fait que de l'eau laissée par un chien...
Prudence donc. Si Internet peut s'avérer utile, pour relayer rapidement des photos dans le cadre d'une alerte enlèvement par exemple, il convient tout de même de laisser certains aspects des enquêtes aux professionnels.
Tain, intéressant, je savais pas tout ça :)
RépondreSupprimerLa fameuse affaire du meurtre de Google Earth, les accusations fausses, les diffamations en tout genre... Et oui, si c'est quelque part sur le net alors quelqu'un croit forcément que vous êtes coupables. D'ailleurs, nous le sommes tous >< ! J'aime cet article et j'aime ton blog, mais ça tu le sais déjà.
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