Myst IV, l'un des jeux les plus difficiles auxquels j'ai pu jouer, mais l'un des plus beaux aussi !
Qu'est-ce qui détermine la difficulté d'un jeu ?
Mais tout le monde sait ce que c'est, la difficulté !
Ça y'est, elle nous prend pour des débiles...
Eh bien non Jamy !
Il existe en réalité plusieurs types de difficulté dans le domaine des jeux vidéos.
Souvent, lorsqu'on parle d'un jeu difficile, on le pense difficile parce qu'il est difficile d'avancer dans le jeu, et pour illustrer ce point, je ne peux pas ne pas parler de Dark Souls, le jeu qui fait s'arracher les cheveux, quand vous mourrez pour la quinzième fois en perdant toutes vos âmes au même endroit et que vous devez encore une fois tout vous retaper... Moi ? Rager ? Nooooon.
Mais que faites-vous des jeux qui ne vous expliquent pas (bien) comment jouer, ou dont les commandes ne sont pas d'une évidence instinctive ?
En effet, certains jeux actuels manquent cruellement d'un bon didacticiel. Si le joueur est plongé directement dans un jeu auquel il ne comprend rien et dans lequel il ne fait que mourir, il va fatalement abandonner. C'est ici le manque d'informations qui fait la difficulté, et donc l'absence d'un (bon) didacticiel.
Cependant, attention à ne pas aller trop loin non plus dans la conception du didacticiel. S'il est trop long, certains joueurs pourraient se lasser, notamment ceux qui ont joué aux opus précédents. Je pense ici au tutoriel interminable d'Assassin's Creed III, rallongé en plus par un grand nombre de cinématiques.
Le tutoriel peut également comporter trop de boîtes de texte et inonder le joueur d'informations au lieu de le mener progressivement à la compréhension des différentes touches.
Enfin, les concepteurs pourraient se passer de didacticiel et dire à leurs joueurs de lire le manuel de jeu. Il est là, il est fait pour ça, toutes les commandes et règles sont expliquées dedans.
...Mais honnêtement... qui le lit ce truc ?
Pourquoi les jeux sont-ils de plus en plus faciles ?
Pour répondre à cette question, il faut se rappeler des débuts du jeu vidéo, c'est-à-dire les jeux d'arcade. A l'époque, jouer était un défi constant, d'autant plus qu'il fallait alors payer chaque partie pour jouer.
Aujourd'hui, le jeu vidéo est devenu beaucoup plus une détente, et vise un public nettement plus large qu'auparavant, c'est pourquoi la difficulté diminue à mesure que la cible s'agrandit.
Un autre détail qui a changé depuis l'époque des arcades, c'est l'apparition d'Internet, et avec lui la mise à disposition de tous des codes de cheat et des soluces. Si vous êtes bloqués dans un jeu, Google est votre ami. (Souvenirs lointains de Tomb Raider, qui semblait si facile quand mon père y jouait... Moi j'ai jamais dépassé les 5 minutes de jeu... Hum...)
Quel est l'intérêt d'un jeu difficile ?
Malgré la tendance qu'ont les jeux à se faciliter, certains résistent encore et toujours et demeurent difficiles. C'est donc que la difficulté a un certain attrait. Pour qui ? Pourquoi ?
Tout d'abord, elle présente un intérêt pour les joueurs, puisqu'elle rend le jeu intéressant en procurant un sentiment de satisfaction apporté par le fait d'avoir réussi un niveau, résolu une énigme, ou battu son meilleur score.
C'est l'énervement qui, paradoxalement, pousse à continuer.
En effet, quand le jeu trop facile, le joueur s'ennuie. Même si il est dans une optique de loisir, il lui faut quand même du challenge, et il ne faut pas qu'il soit simple spectateur, contrairement à cette vidéo de Call Of Duty Black Ops, dans laquelle le joueur traverse tout le niveau sans tirer un coup de feu... Un peu bizarre pour un First Person SHOOTER !
Pour les concepteurs, la difficulté, c'est de l'argent. Eh oui ! Plus un jeu est difficile, plus le joueur va y passer de temps.
Le fléau des fausses difficultés.
Pour rallonger la durée de vie des jeux, certains concepteurs font appel à des procédés assez énervants.
Par exemple, dans certains jeux, on remarque une discontinuité de la difficulté : après avoir passé sans encombres la majeure partie du jeu, le joueur se retrouve devant un boss de fin quasi-impossible à battre. Parfois cette difficulté excessive est due à une triche de l'IA, comme c'est le cas dans Age of Empires. Dans le premier opus, il n'était pas rare que l'IA perde après avoir gaspillé toutes ses ressources, c'est pourquoi dans Age of Empires II, si le mode de jeu est réglé en difficile, l'IA se voit octroyer 5000 de chaque ressource si il tente une attaque... Not fair !
Quand le boss est trop difficile à battre par rapport aux monstres précédent, cela oblige le joueur à farmer, parfois longtemps. TRÈS longtemps. N'est-ce pas POKEMON ?! Oui oui, pas la peine de te cacher, on te voit ! Qui n'a pas passé des heures à arpenter les hautes herbes pour massacrer des Ratata niveau 5, pour que enfin ce p*tain de Chenipan devienne oune magnifique Papilusion et batte Pierre !
Quelle est la difficulté idéale ?
La clé d'un jeu réussi, c'est le respect du choix du joueur. Si il choisit le mode de jeu facile, il ne veut pas se retrouver face à des boss invincibles. Si au contraire il choisit un mode difficile, il ne s'attend pas à finir le jeu en 2h.
En somme, il faut un début facile (mais pas trop) qui permette au joueur de prendre connaissance des commandes tout en s'amusant, une difficulté croissante, calquée sur les progrès du joueur et une fin difficile, pour ne pas frustrer le joueur, qui aurait l'impression de se faire voler avec une fin trop facile.
Il faut toujours que le joueur ait le sentiment qu'il peut réussir, comme c'est le cas dans Dark Souls. Le jeu est difficile, mais le joueur sait pourquoi il meure, et il sait que c'est entièrement de sa faute, et non pas à cause d'un boss ultra-cheaté.
La création de plusieurs niveaux de difficultés correctement échelonnés et dosés reste enfin la garantie de plaire à un public large, qui englobe à la fois ceux qui souhaitent jouer pour se détendre, et ceux qui cherchent le challenge.
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